Bâton rouge (2)



 Lightnin' Slim

 Le 13 mars 1913, naissait, Otis Hicks à Saint Louis dans une ferme proche de la ville, et qui allait devenir célèbre sous le nom de Lightnin' Slim. C'est un des créateurs du Swamp Blues.

 Il s'installe à Baton Rouge en 1926 et il apprend les rudiments de la guitare de son père et de son frère. Ainsi au cours des années quarante, il joue dans les bars et les clubs locaux. En 1954 il commence à enregistrer sur le label Jay Miller's Feature Records, avec "Bad Luck" ("If it wasn't for bad luck, I wouldn't have no luck at all"). Slim enregistre ensuite pour Excello Records pendant 12 ans, et collabore fréquemment avec Slim Harpo.

 Dans les années 70's Slim voyage en Europe, deux tournées Anglaise et le Montreux Jazz Festival.

 Il était surtout accompagné par Moses Whispering" Smith à l'harmonica. Il meurt en juillet 1974 des suites d'un cancer de l'estomac

 Moses "whispering" Smith joue de l'harmonica depuis l'age de 14 ans, il est né en 1932 à Brookhaven dans le Mississippi. Il signe avec Excello en 1963, et participe à plusieurs disques dans les années qui suivent, et ne connait la réussite qu'à la fin du mouvement swamp blues qui a balayé la région de Baton Rouge.

 On le retrouve aux cotés de Lightnin' Slim et Silas Hogan, avant de sortir ses propres singles pour le producteur J.D. Miller.

 Alternant les enregistrements "down-in-the-bayou" comme "Mean Woman Blues", "I Tried So Hard," et "Don't Leave Me Baby" avec des tempétueux instrumentaux "Live Jive" et "Hound Dog Twist", Smith était un excellent interprète qui est arrivé dans Crowley juste un peu tard, après l'apogée du Swamp Blues. Il est mort le 18 avril 1984 à Baton Rouge.

 Clarence Edwards, est lui aussi un vétéran du Swamp blues, il nait à Lindsay, une bourgade située une dizaine de kilomètre au nord de Baton Rouge, en mars 1933. Il a 12 ans quand sa famille s'installe à Baton Rouge et dès lors, il apprend la guitare en écoutant des vieux disques de Charley Patton.

 Dans les années de ses 20 ans, il commence à jouer sur le circuit blues local, au début il rejoint un groupe appellé "The Boogie Beats" qui comprend, son frère Cornelius, Landry Buggs et le batteur Jackson Acox. Edwards a également joué avec "The Bluebird Kings", mais son expérience la plus remarquable (ou, du moins, la plus effrayante) sur le circuit survient une nuit où il se fait tirer dans la jambe pendant une dispute en dehors du "Silver Moon Club" à Alsen.

 Indépendamment de la musique, Edwards subvient à ses besoins en travaillant dans une ferme et finalement trouve un emploie chez Thomas Scrap où il travaillera durant près de trente ans.

 Ses premiers enregistrements datent de 1959-1961, quand, lui, son frère et le violoniste James "Butch" Cage enregistrent ensemble pour Harry Oster (voir l'album "The Country Negro Jam Sessions")

 Contrairement à l'approche traditionnelle de ces sessions, les enregistrements suivants d'Edwards (faits en 1970 pour le producteur Mike Vernon) étaient plus conscients des tendances contemporaines ; ils ont été publiés sur des compilations comme "Louisiana Blues" et "Swamp Blues". Edwards est resté en grande partie silencieux jusqu'au milieu des 80's, quand le bluesman Tabby Thomas et le club "The Blues Box" aide à rétablir la scène blues de Baton Rouge.

 Par la suite Edwards tourne régulièrement sur les festivals de Blues et plus seulement localement. Entre 1990 et 1993, l'année de son décès à Scotlandville , il enregistre deux albums.



 Henry Gray

 Né le 19 janvier 1925 à Kenner (Louisiane), c'est un excellent pianiste de blues encore vivant de l'école classique de Chicago.

 Ce virtuose traversa les années 50 et 60 en accompagnant Billy Boy Arnold, Little Walter, Jimmy Rogers ou Jimmy Reed. Mais c'est surtout aux côtés de Howlin' Wolf qu'on remarquera son jeu délié, fruit d'un enseignement musical précoce - il faut savoir qu'Henry maitrisait déjà 20 ou 30 hymnes gospel dès l'âge de 8 ans !

 En 1968, il quitte la formation de Howlin' Wolf, retourne en Louisiane, rencontre Clarence Edwards avec lequel il enregistre deux albums mythiques.



 Slim Harpo

 I'm A King Bee est un des premiers succès des Stones, paru sur leur premier album "The Rolling Stones" en 1964 et Jagger y joue la partie harmonica, il s'agit d'une reprise note par note d'un blues de Slim Harpo créé en 1957.

 James Moore est né en 1924 à Lobdel, dans le Bayou près de Baton Rouge. C'est l'ainé de la famille et à la mort de ses parents, il doit veiller sur ses frères et sœurs. Moore a travaillé en tant qu'ouvrier portuaire et du bâtiment durant la fin des années 30 et le début des années 40.

 Dans le même temps il commence à jouer dans les bars et les clubs de Baton Rouge sous le nom de Harmonica Slim. Dans un club il fait la connaissance de Lightning Slim, et feront équipe pour les 20 années qui suivent. Ce dernier l’introduit auprès du producteur Jay Miller qui le fait accompagner Lightnin’ Hopkins avant de le laisser enregistrer son premier disque, “I’m a King Bee”, sous son nom définitif : Slim Harpo (slim harp étant le nom que les musiciens de blues donnaient à l’harmonica). Mais il n'obtient un hit national qu'avec la sortie de "Rainin' my Heart" en 1961.

 "Baby, Scratch My Back", qui devient un tube 5 ans plus tard, n'était pas seulement son meilleur simple (N°1 dans les Charts Rhythm & Blues), c'était également un des derniers classiques du rock instrumental dans une année dominée par le son easy-listening de TIJUANA BRASS.

 A la veille de son premier voyage en Europe, Harpo était en train de travailler sur un camion lorsque le moteur de ce dernier lui tombe sur la poitrine. Il semblait avoir récupéré quand une attaque cardiaque le terrasse le jour suivant, le 31 janvier 1970.



 Lonesome Sundown

 Né en 1928 à Donaldsville, Lonesome Sundown, à la différence de ses confrères du Swamp Blues n'était pas un disciple de Jimmy Reed. Il était plus en accord avec le son Bourru de Muddy Waters. Le guitariste était l'un des membres les plus énergiques de l'écurie swamp de Miller.

 Son vrai nom est Cornelius Green, son surnom lui est donné par Miller qui prend un malin plaisir à donner un pseudonyme à tous les bluesmen qui travaille pour lui et son label.

 Sundown commence sérieusement à poser ses mains sur une guitare en 1950. Muddy Waters et John Lee Hooker sont ses premières sources d'inspiration. En 1955, il devient le second guitariste de Clifton Chenier derrière son ami Phillip Walker et il enregistre quelques faces pour Specialty.

 En 1956, il présente une maquette à JD Miller qui l’enregistre immédiatement avec «Lost Without Love» et « Leave My Money Alone ». La même année Sundown et Miller cosignent le classique «My Home Is A Prison ».

 Entre 1957 et 1962, il grave quelques bons titres, mais reste toujours quelque peu confidentiel. En 1965, il abandonne les studios pour se tourner vers la religion et rejoint une confrérie Apostolique. Pour survivre, il devient maçon tout en se consacrant à sa foi.

 Ce n’est qu’en 1977 que son vieil ami Phillip Walker et le producteur Bruce Bromberg du label Joliet réussissent à lui faire reprendre la guitare et à enregistrer l’album « Been Gone Too Long ». Lonesome va alors se consacrer à ses concerts en compagnie de Walker et à la construction.

 Sundown décède en 1995 à la suite d’une attaque cérébrale. Mais son œuvre reste l’une des plus authentiques du Swamp Blues.



 Larry Garner

 Né en 1952 à la Nouvelle Orléans Larry Garner grandit à Bâton Rouge, entouré de sa famille et de la radio. Il grandit avec Silas Hogan et Clarence Edwards. Son oncle, lui donne ses premières leçons de guitare, et les révérends Elder Utah Smith et Charlie Jackson, tous les deux guitaristes " gospel " ont continué son apprentissage. Il a fait ses débuts dans un quatuor " gospel " pour remplacer son cousin, Lewis Moore enrôlé pour la guerre du Vietnam. À partir de 16 ans, il est initié au "Blues". C'est un fan inconditionnel de Jimmy Reed.

 Larry est marié, il a deux fils et travaille pendant 20 ans dans une usine de produits chimiques pour subvenir décemment à leurs besoins. Entre son travail et sa famille, il joue dans des clubs à Bâton Rouge, ou aux alentours.

 En 1988 il reçoit le Prix BB King "Lucille" pour son interprétation de "Dog House Blues". Ce prix lui permet de signer un contrat pour son premier album avec John Stedman et JSP. En 1990, Il reçoit aussi plusieurs autres prix dont le "bluesman de l’année", le Prix "Living Blues", "Mr. Blues Award".

 Disciple de Buddy Guy, Tabby Thomas, Slim Harpo, Lightnin Slim et Snooks Eaglin, Larry Garner entreprend plusieurs tournées, spécialement en 1992, en Angleterre au Festival Burnley Blues.

 À Paris il donne sa première performance au "The New Morning". Il signe deux albums sous l’étiquette Gitanes/Polygram/Verve. En 1997, il rejoint Thomas Ruf sous l’étiquette Ruf Records.

 Larry est un ces "jeunes" artistes noirs qui reste proche de ses racines tout en innovant par un son et un toucher de guitare particulier qui allie au feeling et à l’énergie une nonchalance qui trouve ses origines, comme Larry, en Louisiane. Certains croient voir en lui un successeur de Muddy Waters ou de Buddy Guy !


 Originaire de New Orléans où il est né en 1957, Kenny Neal a grandi à Baton Rouge. Son enfance baigne dans la musique, et à 13 ans son père, Raful Neal, bluesman de renom le prend avec lui dans son orchestre où il joue de la basse.

 Kenny apprend avec bonheur à jouer sur divers instruments : piano, basse, guitare, trompette, harmonica, et puis c'est un bon chanteur à la voix chaude comme celle de son père.

 Depuis son enfance il est au contact des amis de son père et devient familier de Buddy Guy, Lazy Lester ou Slim Harpo qui lui offre son premier harmonica alors qu'il n'a que trois ans.

 A 18, il fait ses premières tournées internationales comme bassiste avec Buddy Guy qui lui apprend également la guitare.

 Il monte un groupe au Canada avec ses frères, le «Neal Brothers Band».

 Neal grave en 1987 son 1er disque « Bio of de Bayou » pour un producteur de Floride. Alligator se décide à s'intéresser à lui et rachète le contrat. Le nouvel album chez Alligator s’appelle alors « Big News From Baton Rouge » et attire l’attention sur lui et sur son groupe. Suivent divers disques inégaux en qualité, avant qu'en 1998 il ne signe son premier album avec Telarc Blues, «Blues Fallin’ Down Like Rain» où le morceau éponyme est par sa voix, rempli de sensualité.

 en 2000 et 2001 nouveaux albums avec Telarc «What you Got», et “One Step closer”.

 Kenny a joué avec les plus grands: Muddy Waters, Lightnin’Hopkins, Big Mama Thornton, Pr Longhair, Memphis Slim. C'est un bluesman qui a su melanger avec intelligence toutes ses influences, les sonorité du Swamp blues, la force du « Chicago blues », le swing de New York, le jazzy du Canada.



 Chris Thomas King

 Chris Thomas King est né le 14 Octobre 1964 à Baton Rouge, et on ne sait pas celui qui l'emporte chez lui du musicien ou de l'acteur. Chris est connu comme un pionnier du rap/blues. Il a réalisé et produit au début des 90's, le premier album concept entièrement basé sur des samples de blues intitulé "21st Century Blues… from the da hood”.

 Comme acteur, on le retrouve dans le rôle de Tommy Johnson dans le film “O Brother Where Art Thou?”, et dans le film de Wim Wenders “The Soul of a Man,” il joue le role de Blind Willie Johnson.

 Les autres films avec Chris Thomas King :

 Last Of The Mississippi Jukes (2004)

 Lightning in a Bottle (2004)

 22nd Annual W.C. Handy Blues Awards (2001)

 Down from the Mountain (2000)

 Inside Look: Down from the Mountain (2000)

 On le retrouve aussi dans le film “Ray”

 C'est le fils du musicien de blues Tabby Thomas.



 Johnny Rivers

 Est -il possible de quitter Baton Rouge sans parler de John Ramistella ?

 Chanteur de Rock, guitariste, compositeur et producteur de disques, il nait à New York City le 7 Novembre 1942, mais la famille Ramistella s'installe ici quand John a cinq ans.

 Influencé par la musique particulière de Louisiane, il apprend la guitare à huit ans. A l'école, il forme son premier groupe "The Spades", ils interprètent des titres de "Little Richard, Larry Williams, Bobby Bland," et enregistre son premier disque à 14 ans.

 Lors d'un voyage à New York en 1958, il rencontre Alan Freed qui lui conseille de changer son nom, ainsi Johnny Ramistella devient Johnny Rivers comme le fleuve du Mississippi qui traverse Bâton Rouge.

 De retour Johnny Rivers joue à travers le sud, à Birmingham il rencontre Audrey Williams la veuve de Hank Williams, elle l'emmène à Nashville où il enregistre deux disques. Les disques restent invendu mais Johnny reste là comme parolier et chanteur de demo, et joue avec Roger Miller.

 En 1960 Rivers fait la connaissance du bassiste de Ricky Nelson, ce dernier apporte une chanson de Rivers à Nelson qui la grave. En 1961 Johnny va retrouver Nelson à Los Angeles, il reste là et travaille en tant qu'auteur et musicien studio.

 1963, Rivers termine ses nuits dans un endroit appelé "Gazzari's". Un soir, Gazzari lui demande de remplacer pour quelques jours le trio de Jazz habituel qui avait fait défection. Le bouche à oreille fonctionne rapidement et bientôt les foules s'amassent chez Gazzari.

 En 1964, Elmer Valentine qui ouvre son nouveau club à Hollywood, le "Whisky A Go-Go" lui offre un contrat d'un an.

 Le Club ouvre trois jours avant que les Beatles ne sortent "I Want To Hold Your Hand" et la "British Invasion" met K.O presque tous les artistes américains qui ne sont pas au top des charts. Mais Rivers était si populaire que le producteur Lou Adler décide de publier "Johnny Rivers Live At The Whiskey A Go Go". Johnny Rivers avait créé le "Go Go sound", une partie de la scène qui comptait les "Go-Go dancers".



 Mais déjà résonnent sur le Mississippi les sirènes du vapeur qui nous amènera à La Nouvelle Orléans


 

 

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