George ‘Buddy’ Guy est un guitariste chanteur noir-américain né le 30 juillet 1936 à Lettsworth, Louisiane.
Fils d’agriculteurs, le jeune George Guy se découvre une passion déchirante pour le Blues à l’écoute du Boogie Chillen, de John Lee Hooker. Le jeune garçon s’invente immédiatement une ‘guitare’ artisanale avec deux planches et une ficelle : ainsi commençait la légende d’un des plus illustres guitaristes de Blues du vingtième siècle et de l’un des grands représentants du Chicago Blues des années soixante…

Vers l’âge de seize ans, alors qu’il gratouille dans la rue sur un rudimentaire instrument offert par son père – une guitare deux cordes ! – un inconnu, sous le charme de la musique de l’adolescent, lui offre une véritable guitare six cordes. Acquérant rapidement une excellente maîtrise technique de l’instrument, il rencontre à Bâton Rouge d’excellents musiciens de Blues tel Lightnin' Slim ou Guitar Slim. Mais Buddy ne compte pas rester sur Baton Rouge et rêve de Chicago, là où se produisent en concert les fameux Muddy Waters, Son House, John Lee Hooker et BB King.
Mais il est bien difficile pour le jeune homme de pouvoir se produire sur scène, jusqu’à un soir où un certain Otis Rush remarque son interprétation de The things I Used To Do, une chanson écrite par Guitar Slim - reprise plus tard par l’un des plus fervents admirateurs de Buddy Guy, la ‘tornade texane’ Stevie Ray Vaughan. Et là, ça y est, c'est le début de la grande aventure!

Buddy Guy n’en reste pas là. Jammant sur scène avec ses idoles, il rencontre en 1958 le bluesman Willie Dixon, grande source d’inspiration du British Blues Boom des sixties, qui lui ouvre les portes du fameux label Chess Records. Il enregistre alors pour des pointures telles Ike Turner ou l’harmoniciste Sonny Boy Williamson, mais en profite également pour marquer à la postérité de nombreuses compositions personnelles dont les fameux First Time I Met The Blues, Slop Around, Let Me Love You Baby, I Got A Strange Feeling ou encore Ten Years Ago.
Au cours des sixtees, à l’instar des autres représentants du Chicago Blues qui profite du revival British Blues de l’Angleterre, Buddy Guy nous livre d’excellents albums tels A man and the blues ou l’album live This is Buddy Guy (1968). C’est également l’époque des ses débuts avec le talentueux harmoniciste Junior Wells pour une collaboration qui s’avérera aussi longue que profitable aux deux musiciens. Porté par le succès retentissant des guitar heroes britanniques parmi lesquels Eric Clapton, un de ses plus fervents admirateurs, Buddy joue en Europe à l'American Folk Blues Festival, son succès parvenant ainsi à son apogée outre Atlantique.

De la fin des années soixante-dix au début des années quatre-vingt dix, c’est la grande traversée du désert pour nombreux bluesmen noirs américains et malheureusement, Buddy n’échappe pas à la règle. Mais profitant du renouveau Blues des années 80 - porté il est vrai par un certain Stevie Ray Vaughan ! - Buddy ouvre un club de Blues surnommé Legend à Chicago et enregistre de superbes albums tels Damn Right, I've Got the Blues en 1991 ou Slippin' In en 1995. Dans les années 2000, Buddy Guy continue sur cette belle lancée avec Sweet Tea en 2001, Blues Singer (2003) avec la participation acoustique (!) de BB King et d’Eric Clapton et plus récemment Bring 'Em In en 2005.
De nos jours, Buddy Guy continue de se produire en concert, régulièrement invité par les Clapton, Mayer et consorts et continue sans relâche de promouvoir la ‘musique du diable’.

Buddy Guy demeure au yeux de nombreux musiciens un des plus grands représentants du West Side Sound de Chicago, un style dramatique et déchirant auquel la population noire, encore victime des ségrégations raciales durant les années 50, se reconnaissait profondément. La nervosité de son style si particulier allait marquer à jamais la communauté blanche des guitaristes anglais des sixtees, bien évidemment les icônes de l’instrument tels Jimi Hendrix et Stevie Ray Vaughan et jusqu’à des musiciens plus actuels comme Tommy Castro.