La Nouvelle Orléans (1)


 la Nouvelle-Orléans est naturellement sur les bords du Mississippi, et dès la descente du bateau, on se plonge dans une ville à la vie culturelle riche, ancienne, et vibrante (d'où son surnom de Big Easy, la "grosse facile"), surtout pour sa musique: le jazz et sa cuisine à base de fruits de mer (crevettes, huitres, écrevisses).

 Ville gigantesque à la verdure prédominante, aux artères bordées d'arbres, de bananiers et de maisons en bois colorées qui donnent une impression de ruralité. Une chaleur étouffante et un taux d'humidité qui frise les 90 %, favorisent la luxuriance végétale, les fleurs n'ont pas trop de mal à se multiplier.

 A la Nouvelle-Orléans, tout est prétexte à musique : mariages et funérailles, fêtes et anniversaires, repas sur l'herbe, soirées masquées. Les brass band (orchestres de cuivres) passent dans les rues en défilant ou sur des véhicules à roue. Dans les tavernes et les maisons closes des centaines d'artistes jouent, mélangent les styles et fabriquent le Jazz.

 La fête et la musique sont omniprésentes, sans compter le Mardi-Gras, où Harry Connick Jr, Louis Armstrong et d'autres célébrités en ont été les rois, ou encore le Jazz Fest.

 Le soir, en sillonnant les rues derrière la cathédrale, et particulièrement Bourbon Street, mais aussi sur Decatur, on est guidé par des sonorités pour tous les goûts : la musique est vraiment la grande spécialité de la ville, et particulièrement le blues et le jazz (qui est né ici), le ragtime ou encore le cajun.

 La ville était un creuset où les "Work Songs" des ouvriers noirs des plantations, les "Spirituals" des offices religieux et les vieilles chansons de "Blues Folk" se fondirent dans les premières formes de Jazz.

 la Nouvelle-Orléans, ville française, espagnole et louisianaise bien avant que d’être U.S., fut célèbre pour être une ville au foisonnement musical incomparable par la multiplicité des cultures qu'elle absorba au cours du siècle dernier pour donner naissance au jazz.

 Mais ce “berceau du jazz” a vu se développer dans les années 40 un style de blues et de Rhythm & Blues très particulier, puisant ses racines dans le terreau bigarré et cosmopolite du grand port, dont les pianistes Fats Domino et Professor Longhair furent les représentants les plus célèbres. Un genre relayé par une nouvelle génération d'artistes durant les années 60-70, dans un registre soul-funk qui conserva la saveur du son "made in New-Orleans".

 Un vieux cliché veut qu’on imagine les maisons coloniales du quartier français comme le comble de la romance nostalgique. Erreur. Le quartier français a été avalé par la rénovation et les burgers. Cela n’enlève rien à ses délires nocturnes et à la beauté des façades dont on a expurgé les fantômes à coups de ravalements.

 Pour la magie, il faut partir de jour, à deux pas, dans un autre quartier français, celui qui était réservé, hors remparts, depuis bientôt deux siècles, aux premiers affranchis noirs des États-Unis, là où vécut la première sainte noire, Henriette Delisle, et les premiers milliardaires noirs ou les premiers jazzmen, sur l’ancienne plantation Tremé.

 Là où s’est inventée, puis concentrée la première culture négropolitaine.

 Il y a plus d’un siècle, le quartier Tremé était presque entièrement composé de free people of color, d’affranchis. Avant 1865 et la fin de l’esclavage, les affranchis pouvaient même avoir des esclaves. Aux États-Unis, New Orleans était une ville unique. Elle profitait de son passé français et des affranchis ou métis. La Révolution en avait libéré des milliers. Le code Napoléon leur offrait des garanties. »

 La liberté de ces milliers de Noirs explique l’histoire de New Orleans. Certains spéculaient. D’autres allaient étudier la musique au conservatoire de Paris. “Quartier noir”, dit-on de Tremé. Cela provoque encore un malentendu. On pense automatiquement quartier d’esclaves. Les esclaves n’avaient aucun quartier à New Orleans. Ils étaient abominablement maltraités. Ils dormaient par terre, là où ils travaillaient.

 En 1990, le quartier Tremé ne paie pas de mine mais sa rouille et ses lézardes portent témoignage. Beaucoup de familles noires y vivent depuis un siècle, et ne veulent rien changer : « On voudrait nous rénover comme au quartier français. On veut transformer Congo Square et le quartier des esclaves en parc d’attraction. Pas question. On ne détruira pas ce qu’ont bâti les esclaves ! »

 Dans une rue, un peu plus loin, on lit « Perseverance Hall » sur un bâtiment. C’est, paraît-il, le plus vieux temple maçonnique noir, construit vers 1840. Son importance historique est basée sur son utilisation comme dancing, où les interprètes et les groupes noirs de jazz jouaient pour des publics noirs ou blancs.



 Si l'on quitte la ville, le bayou, les marais de la Louisiane, s'offre à nous. Proches des villes, on a le loisir de parcourir les embouchures des canaux sur des barques touristiques en rencontrant la nature, les alligators, les hérons ...

 C'est en s'éloignant encore un peu plus que l'on se rend compte de l'aspect sauvage des marais avec les routes enchevêtrées construites sur des pilones s'enfonçant dans la végétation.

 Ces routes vont entraineront peut-être jusqu'aux plantations. Certaines d'entre elles ont été parfaitement entretenues et sont devenues des lieux de visite pour les touristes retraçant cette part de l'histoire de la région. Parmi elles, les plus belles sont sans doute celles qui étaient les plus grandes

 Les ethnologues américains ont cherché d’où venaient les grands mots de la musique black, ils ont plongé dans la culture des esclaves, les chansons des cueilleurs de coton, les fanfares déchainées, les plaintes du blues, cette nostalgie de ceux qui ont perdu à la fois la liberté, la terre et la mémoire.

 le style Nouvelle-Orléans se caractérise d'abord par la rencontre de 3 courants à savoir : le blues, le spiritual et le ragtime.



 Et tout cela nous allons le découvrir durant la suite de notre visite


 

 

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